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Ce conte d’Andersen s’adresse aux enfants dès l’âge de 10 ans et plus. Quoique d’inspiration chrétienne, il est plutôt terrifiant.
C’est l’histoire d’une petite fille bien jolie, nommée Catherine, mais pauvre et devant marcher pieds nus. Une vieille femme lui fait une paire de souliers. Elle les reçoit le jour même où sa mère est portée en terre. Voilà qu’une grande mais vieille dame sortant d’une belle voiture, s’apitoie sur elle, et demande au prêtre de lui confier l’orpheline. Catherine attribue cet effet à ses souliers rouges, mais elle se trompe, car la veille dame les trouve horribles, et les fait jeter au feu. Catherine grandit et se trouve de plus en plus belle.
Catherine se prépare à la première communion ; elle entre dans une boutique et se retrouve fascinée devant des souliers rouges, qu’elle achète. Dans l’église, tous regardent ses souliers rouges, elle la première. La vieille dame en est irritée et les lui reprend. Mais elle en remet.
A la sortie d’une église, un pauvre invalide lui dit :
« Oh ! Quels beaux souliers pour danser : mais tenez bien quand vous danserez ! »
Plus tard, la jeune fille se rappelle ce que lui a dit le pauvre diable (ou le diable), et elle se met à danser. On finit par réussir à lui ôter ses souliers.
Plus tard, la vieille dame tombe malade ; au lieu de rester à son chevet, Catherine met ses souliers rouges, pour aller à un bal ; mais au lieu de danser comme elle veut, ses souliers n’en font qu’à leur tête.
Elle danse des heures et des heures, sans parvenir à ôter ses souliers, qui la conduisent à travers toute la ville puis la nuit dans une forêt.
Epuisée, elle est conduite à un cimetière et est même obligée de danser sur les ronces et sur les tombes. Un ange la condamne à danser devant les portes des maisons des enfants orgueilleux.
La malheureuse Catherine arrive à une petite maison isolée où demeure le bourreau ; elle frappe aux carreaux en disant :
« Sortez, je vous prie, je ne puis entrer, car il faut que je danse. »
Le bourreau lui répond :
« Tu ne sais pas qui je suis ; je coupe la tête aux hommes méchants, et je les marque d’un fer rouge. »
« Ne me coupez pas la tête, dit Catherine, car je ne pourrais me repentir de mes péchés ; coupez-moi seulement les jambes avec les souliers rouges. »
Puis elle lui confesse toutes ses fautes, et le bourreau lui coupe ses jambes avec ses souliers rouges. Mais on voit encore les souliers danser avec les petites jambes à travers les champs et jusque dans la forêt voisine.
Catherine espère en avoir fini, mais à peine entre-t-elle dans le temple qu’elle voit ses souliers rouges danser devant elle.
Finalement, c’est après une vie de conversions qu’elle revoit l’ange qui l’avait maudit, qui cette fois-ci l’emporte au paradis.
« C’est une grande grâce que le Seigneur m’a faite », répond Catherine.(…)
« Son âme s’envole sur un des rayons du soleil brillant, jusqu’au trône du Tout-Puissant, et là, personne ne se trouve pour lui rappeler les souliers rouges. »
Le cauchemar se termine enfin.
Ce conte ne se lit pas à tous ou par tous. Les Souliers rouges, sont un conte profondément chrétien, c'est pourquoi beaucoup ne veulent pas l'aborder, ou même l'ignorent tout simplement, ou le croient suranné.
J'en ai fait un court-métrage, avec une musique appropriée : il y a certes un côté "délirant", mais un côté aussi "impressionnant" dans la fille aux souliers rouges qui danse, condamnée à danser jusque dans les épines et jusque sur les tombes, et qui doit confesser ses péchés et supplier le bourreau de lui couper ses jambes, et ce n’est pas fini, ni encore expié. Et si les souliers rouges symbolisaient notre orgueil, nos péchés, dans le(s)quel(s) on peut retomber sans cesse ?
Andersen décrit merveilleusement, pour l’avoir vécu, l’inconscient du lecteur ou de la lectrice, l’orgueil, qui, à part pour les saints, est si difficile encore à déraciner.