Les Bons Amis : la solidarité pour tous

Les Bons Amis, des albums du Père Castor, Flammarion

  Cet album s’adresse aux 4/5 ans d’une école maternelle. C’est l’histoire d’un petit lapin, qui, en hiver, va chercher de la nourriture. Il trouve « deux carottes rouges, grosses comme ça, qui dormaient sous la neige ». (On se demande depuis quand les carottes « dorment » ; encore mieux « sous la neige », enfin !) Bien sûr, il en mange une (ben oui, lui-même premier servi) ; il n’a plus faim. La deuxième, il la porte au petit cheval, son voisin, qui lui aussi doit avoir faim. Mais ce dernier n’est pas chez lui. Qu’importe, le lapin laisse la carotte au petit cheval. Celui-ci, dehors, a trouvé un navet, et le mange. Quand il rentre chez lui, il voit la carotte…Il va la porter au mouton son voisin (voilà, vous avez compris toute l’histoire : chaque animal va porter la carotte à un animal qu’il croit plus démuni que soi). Et la carotte revient…au lapin ! Par le chevreuil.

   Cet album, vous l’avez compris, n’a pas la même sonorité chrétienne que Michka, mais, malgré l’ironie dont j’use, exprime tout de même, dans une société laïque, les valeurs qui peuvent être réelles de don et de solidarité. Les Bons Amis sont un bel album, peut-être un peu « moraliste », qui s’adresse à un large public.

   Je trouve personnellement que cet album « vole beaucoup moins haut » que Michka, c’est indéniable ; néanmoins, il ne faut pas « cracher » dessus. L’avantage est qu’il ne sera remis en cause par personne.

Voici le dernier extrait, la conclusion, qui résonne comme la fin d’une chansonnette :

« Et c’est ainsi que,

du cheval au mouton

du mouton au chevreuil

la carotte revint au petit lapin gris.

Ah ! les bons, les bons amis ! »