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Aujourd'hui, j'aimerais partager avec vous quelques contes d'Andersen, qui m'ont beaucoup ému et qui ont fait pleurer bien des âmes sensibles ; tout le monde connaît, ou croit connaître Le Vilain Petit Canard ou La Petite Sirène parce qu'on en a des versions édulcorées; mais qui a lu ces contes dans le texte intégral ?
Qui a lu La Petite Fille aux allumettes, Les Cygnes sauvages, La Reine des Neiges (un conte qui n'a rien à voir avec le dessin animé sorti récemment), ou encore Les Souliers Rouges (conte terrifiant, mais d'inspiration chrétienne) ?
Le passage où la petite sirène refuse de tuer le prince lors de la nuit de noces avec sa bien-aimée et lance son poignard dans la mer est, à mon avis, un des plus bouleversants. Elle sait qu'elle va mourir si elle ne le tue pas, mais elle préfère la mort à celle du prince.
Lisez La Petite Fille aux allumettes aux éditions Mango, album illustré par Erin Augenstine : je n'ai jamais vu d'aussi belles illustrations; en outre, il n'est pas cher du tout.
Le passage le plus bouleversant (un peu comme le film The Kid de Charles Chaplin, ou les retrouvailles du père et de l'enfant prodigue de Rembrandt) est celui où la fillette se jette dans les bras de sa grand-mère, qui l'emporte au ciel. C'est à mes yeux le conte le plus poétique jamais écrit, et il s'adresse à tous les publics.
Il y a un dessin animé très émouvant de La Reine des Neiges: une animation de Nikolaï Ferodov, réalisé par Lex Atamov, primé au Festival de Venise. Il raconte l'histoire d'amour entre deux enfants ; le garçon, emporté par la Reine des neiges, devient méchant et dur ; mais grâce à l'amour de Gerda, il va se laisser toucher...
Une adaptation livre+CD des Cygnes sauvages se trouve chez Gallimard Jeunesse. Qui ne serait pas touché par cette Elsa qui ne doit pas parler et cueillir des orties la nuit, dans les cimetières, afin de délivrer ses frères du sortilège de leur belle-mère sorcière ?
Quant aux Souliers rouges, c'est un conte profondément chrétien, c'est pourquoi beaucoup ne veulent pas l'aborder, ou même l'ignorent tout simplement, ou le croient suranné. J'en ai fait un court-métrage, avec une musique appropriée : il y a certes un côté "délirant", mais un côté aussi "impressionnant" dans la fille aux souliers rouges qui danse, condamnée à danser jusque dans les épines et sur les tombes, et qui doit confesser ses péchés et supplier le bourreau de lui couper ses jambes. Et si les souliers rouges symbolisaient notre orgueil, nos péchés ?
Tous ces contes que je viens rapidement d'énumérer s'adressent à des jeunes de dix ans ; mais ça dépend aussi s'ils aiment les contes, s'ils sont de bons lecteurs, voire des lecteurs précoces.