Baudelaire : la recherche de la pureté...

Pour ceux qui aiment la poésie, et ceux qui ne la connaissent pas encore, comment oublier Baudelaire, dont les vers ont une musique parfaite, inégalée ?

On a beau chercher, on ne trouve pas de poète qui ait atteint cette perfection dans les sonnets, et dans d'autres poèmes.

Dans Les Fleurs du Mal, le premier poème Au Lecteur, donne le ton :

Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère !

Si Baudelaire a écrit des poèmes effrayants (La Charogne, Le Vin de l'assassin...), pouvant parfois faire douter de son "salut" (les hymnes à satan, l'appel du mal), il y a chez lui aussi la prière du publicain ; j'aime beaucoup un poème peu connu comme Réversibilité :

Ange plein de beauté, connaissez-vous la haine ?

Il y a chez Baudelaire une "sincérité", une "honnêteté", et une nostalgie de la pureté ("Le vert paradis des amours enfantines"), et, surtout, quelque chose de "chrétien" dans sa quête d'amour.

Ne disait-il pas que le progrès ne consistait pas à améliorer le gaz dans les villes (quand on voit ce qu'on en a fait, du gaz, au siècle suivant !), mais à diminuer les conséquences du péché originel ?

Voici un poète, qui, sans prendre le parti du christianisme, par son seul souci de vérité, arrive à une et même des conclusions identiques.