Don Quichotte : le mythe de l'idéalisme qui allait faire naufrage...

Vieillissant, le gentilhomme espagnol, Alonso Quijada, pourrait couler une retraite paisible auprès des siens dans sa superbe villa. Il choisit au contraire l'aventure d'une croisade contre tous les bandits, fripouilles et malfaisants du pays. Incapable de faire la différence entre le monde réel et celui que fabrique de toutes pièces son effervescente imagination, flanqué de son valet Sancho Pança, Alonso Quijada s'engage dans un combat sans fin, son combat... 

Ce film de Peter Yates, qui a essayé de faire un peu "moderne" ne vaut pas le roman génial de Cervantès (que nous vous conseillons de lire), ni l'interprétation merveilleusement chantée de Chaliapine (que nous vous conseillons de regarder et d'écouter), mais il est quand même plaisant à regarder.

C'est dur de voir  Don Quichotte, ce pauvre fou, amoureux des livres, se faire renverser par les ailes d'un moulin qu'il prend pour un géant, se faire battre par les forçats qu'il vient de délivrer, se faire moquer et ridiculiser par celle qu'il appelle sa Dulcinée.

Cervantès a t-il pressenti, en plus de la fin de la chevalerie, que l'idéalisme qui allait fondre sur l'Europe, à la place du christianisme, allait droit à l'échec ?